
à propos
Fanny Desroches pense les images comme on interroge un reflet trouble : non pas pour y trouver une vérité, mais pour observer comment elles déforment, sélectionnent, dissimulent. Sa pratique s’attarde à l’ordinaire, au ralenti, aux détails qui ponctuent la vie quotidienne – une trace de poussière, un écran sale, un geste répété sans y penser. Elle explore les habitudes humaines dans les espaces analogiques et numériques, attentive aux rituels de l’ère numérique, à ce qu’ils révèlent de nos vulnérabilités et de nos désirs.
Travaillant principalement avec la photographie, souvent argentique, elle s’attache à des fragments visuels où ce sont les détails les plus infimes qui définissent la forme — des images où les tensions s’inscrivent dans l’ombre plutôt que dans l’éclat. Sa recherche se nourrit d’une attention particulière portée à l’authenticité et aux logiques de surveillance implicites qui régissent nos échanges visuels en ligne. Elle interroge ainsi les mécanismes de validation qui traversent nos existences connectées, et la manière dont le soi devient image, performance, donnée.
Dans sa réflexion sur l’image contemporaine, Desroches s’attarde à ce que la clarté des écrans laissent de côté. Que peuvent encore les images lorsqu’on leur retire leur immédiateté ? Inspirée par les teintes grisées, les blancs tachés, les climats troubles, elle cherche une voie hors du spectaculaire – un art de la nuance, de l’interstice, de la durée. Le recours à la lenteur du processus argentique en est un exemple : il s’agit d’habiter le temps autrement, de ralentir la production, d’être à l’écoute de ce que la matière (et le regard) trahissent. À travers cette attention portée au discret, à l’imparfait, elle ouvre des espaces où l’ambiguïté, la douceur ou l’inconfort deviennent des formes subtiles de résistance.
Fanny Desroches vit entre Montréal et Halifax. Elle est diplômée de NSCAD University (MFA, 2024) et de l’Université Concordia (BFA, 2019), et détient un diplôme d’études supérieures en pédagogie de l’enseignement supérieur de l’UQAM. Elle étudie présentement en psychologie à l’UQAM. Son travail a été présenté dans plusieurs centres d’artistes au Canada, dont la Galerie Anna Leonowens, La Maison du Notaire et le Centre VU, et soutenu par le Conseil des arts du Canada, l’Instituts de recherche en santé du Canada, la bourse Roloff Beny.
about
Fanny Desroches approaches images the way one questions a murky reflection—not to uncover a truth, but to observe how they distort, select, and conceal. Her practice dwells in the ordinary, the slow, the unnoticed details that punctuate everyday life: a trace of dust, a smudged screen, a gesture repeated without thought. She explores human habits across analog and digital spaces, attentive to the rituals of the digital era and what they reveal of our vulnerabilities and desires.
Working primarily with photography, often analog, she gravitates toward visual fragments where the smallest details define the form—images in which tension emerges not in brilliance, but in shadow. Her research draws from a sustained attention to the performance of authenticity and the implicit mechanisms of surveillance embedded in our visual exchanges. She questions how validation structures our connected lives, and how the self is continuously rendered into image, performance, and data.
In her reflection on contemporary image culture, Desroches lingers on what the clarity of screens tends to erase. What can images still offer once their immediacy is stripped away? Inspired by dusty whites, cloudy greys, and subdued atmospheres, she seeks a way out of the spectacular—a visual language shaped by nuance, in-between spaces, and duration. The slowness of analog photography is one such gesture: a means of inhabiting time differently, slowing down production, and listening closely to what both material and gaze reveal. Through this attention to the discreet, the imperfect, and the subdued, she creates space where ambiguity or discomfort become subtle forms of resistance.
Fanny Desroches lives between Montréal and Halifax. She holds an MFA from NSCAD University (2024), a BFA in Visual Arts from Concordia University (2019), and a graduate diploma in higher education pedagogy from UQAM. Her work has been presented in artist-run centres across Canada, including Galerie Anna Leonowens, La Maison du Notaire, and Centre VU, and supported by the Canada Council for the Arts, the Canadian Institutes of Health Research(CIHR), and the Roloff Beny award.